L'incontinence urinaire (IU), ou la perte involontaire d'urine, est une affection très courante dont personne ne veut parler. En raison de la stigmatisation qui l'entoure, de nombreuses personnes ont honte de demander de l'aide, pourtant, la plupart des conditions qui causent l'IU peuvent être corrigées avec des interventions médicales ou alternatives.

D’après les études d’urologie de Hampel C, on compte en moyenne 3 femmes sur 10 qui en souffre, mais malheureusement, seulement 50% des femmes consultent pour plusieurs raisons :

• Par gêne d’en parler
• Par croyance que c’est un processus naturel de vieillissement
• Par manque de connaissance sur les traitements
• Par mauvaises infos sur les traitements
• Ou par peur de la chirurgie

Il est donc important d’éduquer et de dédramatiser ces problèmes qui ont très souvent une solution. N’oubliez pas que cet article ne couvre pas TOUS les sujets et n’apporte pas l’aide que peut vous apporter un professionnel de la santé.

Comment fonctionnent réellement les fuites urinaires?

Sans en faire un cours sur l’anatomie humaine, il est quand même important de comprendre pourquoi cela arrive à autant de personnes et comment il est possible de travailler dessus pour les faire réduire, voire disparaître.

Survenant beaucoup plus fréquemment chez les femmes que chez les hommes, l'IU survient lorsque les muscles de la vessie qui contrôlent le flux d'urine se contractent ou se détendent involontairement, entraînant des fuites ou une miction incontrôlée.

 L'incontinence est également plus fréquente chez les personnes âgées, mais elle n'est pas considérée comme une partie normale du vieillissement.

 L'IU en elle-même n'est pas une maladie, mais plutôt symptôme d'un problème médical sous-jacent. Toute faiblesse ou lésion de l'urètre chez une femme est plus susceptible de provoquer une incontinence urinaire.

Le périnée, également connu sous le nom de «plancher pelvien», est un ensemble de muscles en forme de losange utilisés pour maintenir les organes abdominaux comme un hamac. Il est situé entre l'os pubien et les fesses, et l'abdomen est situé à l'avant. Le périnée est responsable de la fermeture de la vessie: précisément, si on la contracte, on ne va pas faire pipi. “Les effets peuvent arriver", explique le Dr Juliane Berdah, gynécologue endocrinologue à Paris. C'est ce manque de tonus périnéal qui est lié à l'incontinence urinaire d'effort.

Les types de fuites urinaires:

Évidemment, nous avons toutes une situation et un contexte différent qui peut expliquer les incontinences urinaires. C’est pourquoi il est important d’en connaître les causes avant d’identifier une ou plusieurs solutions.

L’inconstance par effort (Lié au stress de la vessie). 

Cela concerne les pertes d'urine lors d'activités telles que tousser, éternuer, rire, sauter ou soulever des objets ou tout simplement lors d’une activité physique .

L’incontinence “Aigüe” ou “urgenturie“.

Nous parlons ici d’un besoin soudain et occasionnel d'uriner avec perte importante d'urine; peut aussi exister sans incontinence

 Les fuites Mixtes.

C’est un mélange entre les fuites dites “par stress” et “Aigües”

L’incontinence par débordement.

Cela concerne des petites fuites à cause d’une vidange inefficace de la vessie. Ces symptômes ressemblent aux fuites par stress mais les causes en sont différentes comme les lésions de la moelle épinière, le diabète, les dommages neurologiques, la maladie de Parkinson...

Les fuites fonctionnelles.

Plus complexe, ces pertes ne sont pas liées à une pathologie ou à un problème du système urinaire associé à une atteinte physique ou cognitive comme l'immobilité.

Les fuites par réflexe.

L'incontinence réflexe (ou vessie spastique) s'opère quand la vessie se remplit et qu'un réflexe involontaire emmène sa contraction dans le but de la vider.

L’identification de votre type d’incontinence est essentiel pour un professionnel de la santé avant toute chose. C’est en identifiant le type qu’ils cherchent les causes et trouvent une solution adaptée à votre cas.

Les solutions médicales contre les fuites

La rééducation du périné.

Ou rééducation périnéo sphinctérienne qui intervient lorsque le périnée affaibli, cause de nombreux problèmes : fuites urinaires, risque d'incontinence ou de descente d'organes (prolapsus), le plus souvent lors de la ménopause.

Un périnée élargi peut également changer les sensations lors des rapports intimes. Cette rééducation est donc primordiale dans la plupart des cas de fuite urinaire et peut se suffire à elle-même dans certains cas.

Voici les 3 méthodes de rééducation:

La rééducation manuelle:

C’est une série de contractions répétées des muscles releveurs de l'anus avec sollicitation ou résistance par les doigts intravaginaux du thérapeute.

L’électrostimulation:

elle consiste en la stimulation électrique des muscles du périnée via une sonde vaginale, ce qui entraîne leur contraction passive.

Le biofeedback:

permet, au moyen d'une sonde vaginale associée à un signal sonore ou visuel matérialisant la contraction et le relâchement, d'améliorer la prise de conscience du fonctionnement périnéal.

La rééducation périnéale est un classique pour retrouver un tonus musculaire et réapprendre au corps à fonctionner normalement. 

C’est dans la plupart des cas un passage obligatoire dans la remise en forme du périnée et ainsi réduire l’incontinence. Les femmes ayant accouché par césarienne n’en sont pas dispensées.

Les traitements médicamenteux.

Un traitement médicamenteux  est disponible seulement en cas d’incontinence  par urgenturie; ces médicaments de la classe des anticholinergiques permettent de calmer l'hypersensibilité de la vessie, mais ses effets secondaires (bouche sèche, constipation…) la rendent parfois difficile à supporter.

Un nouveau médicament de la classe des B3-agonistes, sans les effets secondaires des anticholinergiques, est aujourd'hui disponible et peut être utilisé dans certains cas.

En cas de sécheresse vaginale, une prescription d'estrogènes par voie vaginale est généralement recommandée, en association ou non avec un traitement hormonal si la femme est ménopausée.

Oestrogène : Dans le cas d'une incontinence d'effort liée à la ménopause, il est possible de mettre en place un traitement pour corriger les déficits en estrogènes. Appliqués par voie locale, les estrogènes jouent un rôle dans l'amélioration de la pression dans l’urètre, la force des muscles du bassin et la relaxation de la vessie pendant la phase de remplissage.

Le traitement pour les fuites d’effort:

Les anticholinergiques permettent de calmer l'hypersensibilité de la vessie de manière efficace, mais pas sans effets secondaires.

Prescrit aussi bien au début d’un traitement comportemental ou d’une rééducation qu’à la fin. Même si ce type de médication ne semble pas supérieur à une thérapie comportementale, mais l'association thérapie comportementale/anticholinergique peut être bénéfique.

Voici quelques conseils pour renforcer votre vessie 

Perdez l'excès de poids

Avoir un excès de poids augmente la probabilité de développer une vessie hyperactive.

Selon https://www.planetoscope.com/  l'obésité en France touche 15,8 % des hommes et 15,6 % des femmes. Les jeunes femmes ayant un pourcentage de graisse corporelle supérieur à 32% seraient plus probable d'avoir une vessie hyperactive que ceux qui ont un pourcentage de graisse corporelle inférieur.

Selon une étude de l'American Urogynecologic Society, la perte de poids peut réduire la prévalence de l'incontinence urinaire jusqu'à 17% chez les femmes en surpoids ou obèses.

Faites de l'exercice régulièrement

L'exercice, associé à une alimentation saine, peut aider à favoriser la perte de poids en excès.

Des études effectuées par des scientifiques révèlent que 3 mois d'exercices de haute intensité améliorent la perte de poids chez les femmes souffrant d'hyperactivité vésicale et en surpoids.

Cependant, il est important que l’on s'assure que l’on exerce les bons muscles. Les exercices à fort impact, tels que ceux impliquant des sauts ou du jogging, peuvent exercer une pression sur la vessie ou les muscles pelviens et augmenter les fuites urinaires.

Au lieu de cela, essayez d'opter pour des exercices moins discordants qui renforcent les muscles du tronc et du plancher pelvien, entre autres le Pilates et le Yoga.

Limitez votre consommation d'alcool

Comme la caféine, l'alcool est un diurétique léger et il peut également irriter la vessie.

Réduire sa consommation d'alcool, en particulier quelques heures avant le coucher, peut réduire la fréquence des mictions et limiter les sorties nocturnes aux toilettes.

Restez bien hydratée

L'incontinence urinaire peut constituer une sérieuse entrave à la vie quotidienne. 

Elle n'est pas une conséquence inévitable du vieillissement, mais peut résulter d'un certain nombre de causes.

Cependant, pour aider à réduire le risque, il faut adopter un mode de vie sain.

Si par mésaventure vous présentez des signes d’incontinence urinaire, il existe de nombreuses options de traitement. Votre médecin peut vous aider à choisir le bon traitement pour retrouver le contrôle de votre vessie.